mardi 13 novembre 2012

Devant la mairie de Nice avec les Roms

Plus de trois heures aujourd'hui devant la mairie avec des représentants des Roms accompagnés par le DAL, la LDH et RESF...

Une après midi ubuesque pour soutenir les demandes d'hébergement en urgence des familles Roms délogées dimanche 11 novembre par le Var en crue ... et toujours à la rue cette nuit : 71 personnes dont 24 petits enfants et des femmes enceintes ... c'est la honte absolue dans une ville aussi opulente.

Les associations alertées ont essayé d'obtenir un ordre de réquisition d'un bâtiment susceptible d'héberger les familles en détresse dès le dimanche soir. S'en est suivie une incroyable partie de ping pong entre le 115, le 15 et d'anonymes et froids interlocuteurs de la Préfecture et ce matin rien n'avait été obtenu, hormis l'indication que seul le Maire pouvait opérer une saisine du Préfet demandant réquisition d'un local... ce qui reste à vérifier.

En désespoir de cause une délégation s'est donc présentée devant la mairie cet après midi  pour demander une audience au maire et obtenir un ordre de réquisition en urgence d'un bâtiment pour éviter à ces familles UNE TROISIEME NUIT DANS LEUR CAMPEMENT DETRUIT. Je suis venue leur proposer mon aide ... seule élue de tout bord.

Làs! le maire était absent, l'adjointe au logement aussi.... et l'entrée de la mairie bien gardée. Les policiers municipaux intrigués devant le petit attroupement ont été informés par mes soins et n'ont eu aucun geste ni commentaire désagréable.... mais nous sommes restés dehors. Je suis habituée à ne pouvoir circuler qu'avec mon "badge" et sous les caméras, mais les visiteurs ont découvert que la maison du peuple était bien gardée.   

Par chance, j'ai pu interpeller à son passage,  un conseiller du cabinet du maire et lui demander d' intervenir. Il nous a mis en relation avec la Directrice générale adjointe "du Vivre Ensemble et de l'Action Sociale" qui est venue nous rencontrer accompagnée d'une chargée de mission amicale et compétente.

Elle a accepté d'intervenir auprès des services de la Préfecture et nous a dépêché la Directrice des Services sociaux qui, en attendant des réponses concrètes des service préfectoraux, est restée avec nous et a pris note des besoins de scolarisation des jeunes enfants et proposé des rendez-vous. Ce n'est que vers 18h30 que finalement l'assurance d'un rendez vous pour mercredi matin dans les services du Secrétaire Général de la Préfecture  a été obtenue..... mais aucun hébergement n'a été débloqué en urgence.

Ces longues heures dehors, sur le trottoir, dans l'incertitude, ont été éprouvantes mais éclairantes.

Je suis convaincue que n'importe quel touriste dont la tente aurait été emportée par le Var aurait eu droit à un tout autre traitement et que, surtout avec de jeunes enfants, il ne passerait pas  trois nuits  dehors par ce froid sous une tente délabrée.

Je suis aussi convaincue que toute cette "chasse au Rom" qui se déroule depuis l'été influence négativement les services de l'Etat.

Je suis convaincue que tous les adjoints qui se sont défilés, en détourant le regard, l'air honteux, devant notre groupe, n'ont jamais eu à affronter le dixième des épreuves que traversent ses familles.

Merci au DAL, à RESF, au PECOS, à la LDH , et tous les bénévoles, qui eux ont fait face.


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