vendredi 23 novembre 2012

Bilan du développement durable au Conseil Municipal

Toute la matinée et plus, consacrée aux deux rapports : le rapport sur la politique de développement durable et le débat d'orientation budgétaire (DOB)

Le DOB a donné lieu à une empoignade entre Mme Estrosi et les élus de l'opposition qui s'étaient exprimés pour déplorer entre autres l'endettement qui monte, le manque criant de logements sociaux. Elle est allée tellement loin sur le logement social : prétendant que le bon logement social diffus devait être invisible (sic), que les protestations déclenchées ont amené le maire à suspendre la séance. Mais à la reprise la même tirade hystérique a repris. Maintenant nous savons  que Nice n'appliquera pas la réquisition des logements vacants et s'obstinera dans des projets ubuesques comme celui du quartier Trachel.

Je suis intervenue sur le rapport de l'adjointe à l'environnement. J'ai délibérément pris le parti de ne pas "tirer sur le pianiste" en dénonçant ce "greenwashing" évident. Cela viendra en son temps. Je tiens à préserver des relations plutôt positives avec les services de la ville (qui ne font qu'appliquer les consignes de la hiérarchie politique) et encourager leur reconversion.

J'ai retenu 4 points : les cantines et le bio, les espaces verts et l'interdiction des insecticides et du glyphosate (round up), l'insertion sociale par les marchés de la ville et un point crucial de l'aménagement urbain.

Je retranscris aujourd'hui la partie sur l'aménagement urbain, les autres sujets feront l'objet d'articles futurs.

 "Un contre exemple d’aménagement urbain « durable » : la charte graphique urbaine et les dalles de basalte gris éléphant"
 

Je suis intervenue sur ce thème plusieurs fois mais je ne désespère pas d’être un jour entendue par des directeurs moins crispés sur leurs choix.

Autant je suis satisfaite que la municipalité ait enfin créé un vrai mail piétonnier de Masséna à la Gare Thiers, recréé une vraie place aux façades d’époque à Garibaldi, rénové les quais du Port, autant je suis sidérée que par la vertu d’une prétentieuse charte graphique ces zones soient devenues ce que les urbanistes appellent les ICU : les ilôts de chaleur urbains.
Des hectares de rues et de places au sol noir, moins ombragés qu’avant la rénovation, font office de capteurs thermiques solaires le jour, et restituent cette chaleur la nuit empêchant tout rafraichissement nocturne en été. Si bien que dans les appartements riverains la température en été est devenue plus élevée de 5°C en moyenne. Au lieu de fonctionner comme des « canyons rafraîchissants », les rues pavées de noir sont de véritables fours solaires. Et on continue imperturbablement avec le parvis de la Gare Thiers, le bvd Gambetta et d’autres projets. Il n’y a pas que les toits dont on peut augmenter l’albedo (le pouvoir réfléchissant) pour lutter contre la canicule, les rues aussi doivent être prises en compte dans la climatisation urbaine. Ce facteur a été superbement ignoré dans ces aménagements pourtant coûteux. 


Deuxième problème : Ces mêmes dallages sombres ne réfléchissent que médiocrement la lumière des réverbères la nuit, et engendrent une impression d’éclairage insuffisant dont se plaignent les riverains pour une fourniture d’électricité qui pourrait être réduite. Je n’ai rien inventé, les services m’en ont parlé


Problème supplémentaire, l’imperméabilisation des sols du centre ville et des quais du Port s’en est trouvée dramatiquement accrue par ce dallage continu, et nous avons vu récemment que pour un orage de 29 mm d’eau, le ruissellement est tel que les rues se transforment en rivières et que des  magasins sont inondés.


Enfin, 4ème point négatif, mais ça on le savait ab initio, l’acquisition des dalles n’est certainement pas un exemple d’achat durable puisqu’elles traversent la moitié du globe  pour arriver à Nice, ce qui suppose un coût carbone considérable
Nous sommes la seule ville du midi que je connaisse couverte de noir : allez à Montpellier, Nîmes, Toulouse, Arles … partout de belles pierres crème, gris pale, rose. .. alors que nous pourrions extraire chez nous en revitalisant des carrières qui se meurent comme celle de la Clarée.
 

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