jeudi 21 juillet 2011

Un Musée national du Sport ou une collection de reliques?

Demain le conseil municipal va adopter le projet Nice Stadium et le déclarer d'intérêt général ... ainsi que son appendice le Musée National du Sport .. et non, ce n'est pas une (mauvaise) plaisanterie
J'étais déjà intervenue sur le musée du sport lors du conseil du 8 avril à ce sujet, car il est l'alibi "service public" du stade dans le cadre du montage financier, le Partenariat Public Privé.
Après avoir lu le rapport de la Cour des Comptes sur le musée ou plutôt ce qui en tient lieu j'avais estimé nécessaire de réagir (même à "fonds perdus"). Voici mon intervention :

"J’ai déjà contesté la pertinence de ce mode de contrat qui doit obligatoirement comprendre ( selon le code des collectivités territoriales – art L.1414-1 -) le financement privé d’investissements nécessaires au service public sur une longue durée,
Le Nice Stadium est confié en exclusivité à un club privé, et l’exploitation hors service public consiste en l’organisation de spectacles par le partenaire.
Dans cet énorme et couteux projet le service public est représenté par une petite construction accolée au stade : le Musée National (pesons ce mot - National - il implique beaucoup de choses) du Sport qui va nous couter 250 000€ par an pendant 30 ans.
Je n’avais jamais pu obtenir la moindre indication sur le projet muséographique et voilà, tout arrive : j’ai eu toutes les explications possibles par le rapport annuel de la cour des comptes. Nous nous trouvons donc gratifiés d’un OVNI au sujet duquel le rapporteur de la cour des comptes conclut :
« au terme d’une histoire mouvementée marquée notamment par dix ans de fermeture de ses salles d’exposition et par une succession de défaillances, tant dans sa gestion que dans l’exercice de sa tutelle ministérielle, le musée national du sport n’a pu retrouver qu’en juin 2008 une visibilité réduite avec l’ouverture d’un espace d’exposition de 1200m2…… Il a pu signer un protocole d’accord sur l’implantation du musée à Nice le 27mai 2010 et faire adopter par le CA un projet scientifique et culturel le 23 novembre 2010 »
La Cour insiste fortement sur la nécessité d’une gestion rationnelle des collections et surtout des nouvelles acquisitions, et souligne le problème du financement futur.
Car actuellement pour une surface d’expo de 1200 m2 pour 350 articles sur un fond de 600 000, le fonctionnement annuel se monte à 900 000€ et on peut ajouter les salaires du directeur et de probables conservateurs et tout ça pour moins de 50 visiteurs par mois, en plein Paris.
Nous héritons donc d’une entité virtuelle en termes de muséologie avec un lourd passé de mauvaise gestion, et on peut se demander si le futur musée installé à St Isidore drainera des foules de visiteurs et remplira bien une mission de service public.
Et sans vouloir polémiquer outre mesure, quand je pense au sort qui est fait aux riches collections – plusieurs millions d’objets dont certains uniques au monde – de notre Museum d’histoire naturelle, je trouve que nous sommes en pleine incohérence. Et surtout que ce musée-alibi d’un PPP risque davantage d’alourdir la facture du contribuable que contribuer à une vraie mission d’éducation ."

Eh bien histoire d'allécher les contribuables , on nous consacre ces temps ci une salle du Parc Phoenix à la préfiguration d'une salle du Musée. Car il faut faire avaler une pilule de 250 000 € pendant 30 ans soit 7.5 Millions, sans parler des salaires et de la gestions des collections qui si on suit la logique parisienne coûtera au moins 900 000 € X 30 = 27 Millions ....
Jugez un peu de l'intérêt d'après cette première collection :

Dans la salle d’exposition, beaucoup de photos et affiches, de petits objets, et de nombreux mannequins entre autres, le mannequin représentant M. Christian Estrosi en tenue de motard à côté de sa moto.
Photos et affiches font référence à des rencontres sportives, tournois, meetings, courses, ou présentent des sportifs ou des équipes.
Les objets présentés - coupes, des médailles, des tee-shirts, raquette de tennis - concernent des sportifs connus de la Côte d’Azur pour la plupart bien vivants (Yannick Noah – tennis , Camille Muffat et Alain Bernard – natation , Victoria Ravva – volley,Valérie Nicolas – handball, Maloul – taekwondo , Claude Arabo – escrime - , etc…).
On peut admirer aussi des cartes du parcours du Tour de France cycliste quand il passait par Nice, des assiettes souvenir du Tour de France, un ballon de foot aux couleurs de Nice, etc …
Les textes explicatifs sont pauvres, peu lisibles et bien sur, rien n'est interactif.
Bref il ne nous reste qu'à souhaiter que les expositions futures ne ressemblent en rien à celle du Parc Phoenix et que celle ci ne détourne pas définitivement un certain nombre de niçois .. sans parler des tour-operators sans nul doute sur les starting blocks pour nous envoyer des autocars de visiteurs ...

Je ne manquerai pas de rappeler ces quelques détails demain au Conseil.



1 commentaire:

Guilhem a dit…

Je confirme : je constate tous les jours, que cette exposition, dans les salles situés à l'entrée du parc Phoenix, n'intéresse pas grand monde au contraire de bien des précédentes. ça s'adresse vraiment à un petit public de passionnés. Seul l'un des 2 camions de la caravane publicitaire du tour de France des années 50, assez spectaculaire, interpelle le public.
Le mieux dans le sport ça reste de le pratiquer...