dimanche 19 juin 2011

NON à l'Anti-Eco-Stadium

Demain Conseil Municipal.
Ce n'est pas un grand cru : vote du budget administratif pour lequel la messe a déjà été dite, il y aura quelques passes d'armes sur des sujets variés : la "coulée verte" (dont je reparlerai), le centre de tri que j'ai cité hier, une multitude de "petites" délibérations visant à faciliter la vie à Escota, à faire des parkings et une véritable autoroute d'accès pour le stade etc... rendez-vous mercredi pour les commentaires, mardi il nous faut recevoir notre Nicolas (Hulot)...

Vendredi se clôturait l'enquête publique sur le permis de construire du grand stade. Les militants niçois d'Europe Ecologie-Les Verts ont bien travaillé et déposé plusieurs dires axés sur les différents problèmes posés par ce projet mégalomaniaque : eau, accès et transports, aspects financiers.

En tant qu'élue municipale j'ai déposé un texte surtout axé sur les menaces pesant sur la ressource "eau" et les incohérences majeures du traitement des stationnements. Ces deux points mériteraient une révision du dossier. Et le commissaire enquêteur semblait plutôt d'accord ...verbalement.

Je reviendrai dans un autre post sur le contrat de financement du projet ... qui va nous endetter pour 30 ans à des conditions inacceptables. Mais l'enquête ne portait "que" sur lepermis de construire.


Dire déposé à l'enquête publique

ENQUETE PUBLIQUE SUR LE PERMIS DE CONSTRUIRE DU NICE ECO STADIUM

L’enquête publique concerne le dépôt d’un permis de construire pour un stade, dit Nice Stadium.
Il s’agit d’un stade de 35 000 places, dédié principalement au football, mais dont les fonctionnalités permettent l’accueil d’évènements sportifs ou culturels pouvant accueillir jusqu’à 40 000 personnes.

Le projet initial a été très sévèrement commenté par l’« autorité environnementale » (service de la DREAL, Préfecture de région) qui après étude notamment de l’étude d’impact, pointe plusieurs problèmes concernant les menaces pesant sur la ressource « eau », les problèmes prévisibles concernant les flux de transports, et relève un non respect du PLU sur le point des surfaces réservées au stationnement. Ce rapport se satisfait néanmoins du projet concernant le bâti et affirme que le projet ne détruit pas de terres agricoles.

Les services de la Ville de Nice ont répondu aux objections concernant le stationnement, sans que cette réponse ait été validée par l’autorité.

Nous noterons en préalable que le site se situe à 1 km du lit mineur du Var, et que dans un rayon de 5 km se trouvent les zones de captage d’eau potable (Pugets et Sagnes) alimentant la Ville de Nice, ainsi que plusieurs forages privés.

Le site est concerné par le périmètre du SAGE et à ce titre doit se soumettre à 3 types de préconisations : sur la préservation de la ressource eau, sur la réduction des apports polluants et sur la prévention de la pollution. Il est enfin proche des zones de protection de l’avifaune (ZPS du lit du Var et Zone Natura 2000 de l’embouchure).


Mise en péril de la ressource eau

C’est le point le plus sensible de ce projet et il ne semble pas prendre en compte la loi sur l’eau issue du Grenelle.

Mise en péril de la nappe par le bâti et le pompage:
Le niveau supérieur de la nappe, en période d’étiage, est situé entre -7m et -7m50.
L’avant projet a été amélioré et les deux niveaux de parking remplacés par un seul. Les fondations ne sont plus des micro-pieux mais une vaste dalle située entre -3 et -5m.

Mais les siphons du système de climatisation non seulement plongent dans la nappe mais ils y prélèvent de l’eau.

De surcroit une station de pompage sera mise en place et débitera 181m3/heure instantanés, car la collecte des eaux de pluie est de toute évidence insuffisante.
Rien n’est dit dans le projet sur les conséquences d’un tassement progressif des alluvions compressés par l’énorme masse de béton des gradins et de la dalle. L’exemple des bâtiments de CADAM peut rendre prudent. Une modélisation s’imposerait. En tous cas il est difficile de croire que le coulage de la dalle et la mise en place des thermosiphons n’impactera pas – négativement – la qualité d’eau de la nappe.

Par les rejets d’eaux pluviales et eaux usées
Les polluants contenus dans les rejets ayant lessivé des hectares de parking et voies routières seront chargés de polluants dont le plomb en particulier, et même si leur concentration à un moment donné est dans les limites légales, on peut craindre un lent empoisonnement de la nappe par effet cumulatif.

Le stationnement
L’Eco Nice Stadium, en réponse aux remarques de l’Autorité environnementale annonce une capacité supplémentaire de 2 750 places de parking dans le cadre du projet adjacent PIA pour le 30 juin 2013. Ces parkings s’ajouteraient à la multitude de petites aires distribuées de l’Arénas à St Isidore.
Aucun plan ni descriptif n’est produit à l’appui de ces affirmations et la réponse n’a pas été validée.

Problèmes de dessertes
Du stationnement
La multitude et la dispersion des sites de stationnement a induit une modélisation de parcours de navettes présenté lors de l’enquête.
L’encombrement prévisible des voies de dessertes sera tel qu’il semble utopique de prévoir une desserte satisfaisante avec ces moyens.

Par les TCSP
Les TCSP sont soit le futur bus grande capacité (donc pollution automobile supplémentaire) soit le futur tramway (non programmé actuellement), auquel s’ajoutera un petit complément via le chemin de fer de Provence s’il était lourdement réhabilité, ses cadences augmentées et la gare totalement reconçue, toutes opérations non budgétisées dans le projet.


Mission de service public et viabilité économique
Enfin on peut exprimer des doutes sérieux quant à la mission de service public et à l’objectif d’intérêt général poursuivis dans ce projet. Le stade va essentiellement profiter à un club de football privé – certes inscrit dans l’histoire récente de la ville – donc à ses actionnaires, et à des opérateurs privés dans le cadre d’une spéculation foncière dédiée à des opérations commerciales. Le montage financier (partenariat public privé) endettera lourdement la ville pendant 30 ans et triplera le prix de la construction. Le « musée national » inclus dans le projet est la caution intérêt général qui reste à démontrer tant les éléments d’information sont minces sur la question hormis son coût exorbitant (loyer de 250 000€ par an et tout l’équipement en sus).

Nous demandons donc à Monsieur le Commissaire enquêteur de surseoir à l’approbation de ce projet tant que les points suivants ne seront pas éclaircis :
- Preuves de la stabilité de la structure par rapport au risque de lixiviation des sédiments sous le poids du bâti

- Etude des risques d’assèchement et/ou d’abaissement du niveau de la nappe phréatique en période d’étiage provoqués par une sollicitation importante du forage et la non alimentation de la nappe sur tout la surface de la zone construite donc imperméabilisée.

- Présentation modélisée des systèmes de surveillance de la nappe et des polluants déversés dans le Var en continu par l’exutoire de la construction.

- Assurances tangibles de la desserte par un transport en commun en site propre performant

- Modélisation effectives de la gestion des flux de circulation lors d’un évènement accueillant 40 000 personnes avec une modélisation particulièrement fine au niveau du péage de St Isidore

- Assurance de réalisation effective des surfaces de stationnement annoncées dans la note de réponse de Nice Eco Stadium du 19 Avril 2011


Fait à Nice, le 17 Juin 2011

Mari-Luz HERNANDEZ-NICAISE
Conseillère Municipale de Nice
EUROPE ECOLOGIE-LES VERTS

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