vendredi 11 octobre 2013

Une nouvelle cuisine pour la restauration scolaire : rien avant 2018!!!

Aujourd'hui au Conseil municipal nous avons voté pour le lancement d’une opération de reconstruction de la cuisine centrale. La cuisine centrale est un énorme laboratoire que la ville pilote en régie et qui confectionne tous les repas des cantines scolaires, des crèches et des centres aérés. Cet équipement nous a été laissé par la Sodhexo dans un état de délabrement très inquiétant pour nos enfants et franchement scandaleux.

C'est un sujet qui me touche et j'ai  tiqué sur l'échéancier : l'équipement - qui coûtera 26 Millions -  ne sera prêt qu'en 2018 voire 2019 !!!!

Je suis donc intervenue sur ces points. Je recopie mon intervention, avec en italiques quelques remarques supplémentaires


Tout d’abord je tiens à remercier les directeurs des services concernés qui , à l’issue de la commission permanente, ont accepté de me présenter les projets en cours et d’expliquer les différents problèmes à résoudre. Cette marque de confiance m’a touchée, tout comme leur extrême dévouement lors du lancement de la régie. Qu’elles et ils soient tous remerciés du sommet de la hiérarchie aux nombreuses petites mains car une partie du bien être de nos écoliers est entre leurs mains.

Après la mise en régie, et un audit montrant le déplorable état des lieux  la nécessité de reconstruire la cuisine est devenue une évidence
De toutes façons l'équipement a 25 ans, âge moyen de survie de ce type d’équipement. Sa maintenance aux normes de fonctionnement actuelles coûte très cher. Autant repartir à zéro.
Je rappellerai que le fonctionnement en liaison froide est très cher, très énergivore, et induit une forte empreinte écologique : (on reçoit froid, très emballé, on cuit, on refroidit, on réemballe, on transporte froid et on réchauffe sur les 110 sites de consommation)

Parallèlement la mise en oeuvre en régie et la montée en charge du bio nous ont aussi montré les difficulté qui n’étaient pas faciles à appréhender d’emblée en 2009 :
- Servir 24 000 repas jour impose de passer par des revendeurs et même des grossistes qui sont je dois dire, un club restreint . Ces grossistes ne sont pas forcément bio et encore moins « localistes »
- L'absence de banc de préparation de légumes et 22 000 rations quotidiennes  ne permettent pas d’acheter des légumes frais, sauf à la marge un peu de tomates en été. Ce sera amélioré dans la future cuisine
- De toutes façons nous ne pourrons pas trouver ces denrées localement ; par ce qu’il a une très petite production et en outre rarement bio

Je voudrais traiter deux points : le bio et les modalités de la reconstruction

•    Le bio :
Nous en sommes à un peu plus de 25% . C’est bien. C’est mieux que les prescriptions du Grenelle (20%°). Mais il reste tout de même 75 de non bio donc toujours plein de pesticides et autres reprocides dans les assiettes de nos enfants.
Je signale que suite à mes demandes dès le tout début les aliments bio sont fournis toute l'année : les yaourts, les pommes, le riz, les pâtes sont toujours intégralement bio, une partie de la viande est bio sinon elle est labellisée Label Rouge. Chaque jour un aliment bio est proposé aux enfants.
 

Et on me dit qu’il y  deux freins : le prix et l’approvisionnement. Eh bien je dis que les deux problèmes on peut les résoudre et que C'EST UN PROBLEME DE CHOIX POLITIQUE

•    Le prix du bio : les aliments bio sont plus chers et c’est normal. Pour de la viande de qualité cela peut passer du simple au double. Mais lorsque j’ai demandé de chiffrer ce surcoût  pour un an de fonctionnement : 200 000 € ? plus ? je n’ai pas eu de réponse. Je suis persuadée qu’en supprimant un ou deux évènementiels inutiles – je pense aux « extreme sailing series » par ex, et autres sponsoring, on arriverait facilement à progresser en bio
•    La rareté du bio et des productions locales: (de mon point de vue acheter une poire en Argentine en août est hérétique, mieux vaut une pomme locale non bio bien lavée, c’est meilleur pour la planète). Le bio et le local sont rares parce que les terres agricoles périurbaines de Nice sont rares et que tout est fait pour décourager les jeunes agriculteurs désireux de s’installer ici en bio.
C’est un débat récurrent ici et à la métropole. PLU après PLU je vois les belles terres maraichères en bordure du Var se couvrir de béton : à la gaude, à St Laurent, à Carros, et entre Entrevaux et Puget Théniers des vergers florissants sont à l’abandon … Continuons … mais faire les effarouchés est de la pure hypocrisie.

•    Les modalités de la construction : Comment reconstruire l’UCP ?

J’avais demandé pratiquement dès le début que l’on étudie une reconstruction de non pas une cuisine mais , mais 2, ou plus. Il semblerait que du fait que nous fonctionnons en liaison froide, cela soit très difficilement réversible. En tous cas l’étude pour 2 cuisines a été faite et a montré une explosion des coûts (je cite la directrice) Dont acte.
Aller plus loin relèverait de la théorie  et du débat de campagne électorale puisque cela reviendrait à hiérarchiser les grands équipements. Chacun les siens. Avec une grande coulée ou un abattoir au sang neuf on peut faire deux cuisines. Avec un tram souterrain dix …

J’arrêterai là .. mais si on l’avait vraiment voulu, la nouvelle cuisine serait prête bien avant 2018.

Mais mieux vaut tard que jamais et nous voterons cette délibération et participerons au jury de bon coeur

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