lundi 3 juin 2013

OIN Basse Vallée du Var : le greenwashing

Aujourd'hui Conseil Municipal. Deux thèmes à l'ordre du jour : la modification n°2 du PLU, et les finances avec le compte administratif, la gestion de la dette et les emprunts toxiques.

Comme d'habitude, longuissimes péroraisons du maire, très mauvaises manières avec la conseillère communiste, considéré de nouveau comme indigne d'être élue de la République parce qu'elle avait manifesté à côté de ROMS chassés d'un squat (je reviendrai sur ce sujet).

Nous avons bien évidemment voté contre le compte administratif qui dissimule plus ou moins habilement le fait que notre endettement s'accroît : le montant de la dette est un peu plus élevé qu'au début de la mandature alors que 80% des compétences et des dépenses qui leurs sont affectées sont transférées à la Métropole et que nos impôts locaux ont été augmentés de 17% dès 2009.

Je suis intervenue sur l’une des modifications du PLU portant sur les "écoconstructions" de "l'écoquartier Nice Méridia" situé sur la rive gauche du Var, et censé être une radiation phare d'urbanisation dans le cadre de l'OIN basse vallée du Var…. dans la droite ligne de ce que je dénonçais le lundi précédent en conseil de Métropole. Je recopie cette partie de mon intervention :

"Le texte de la page 21 de l’additif au rapport de Présentation du PLU concerne Méridia, et le dispositif concernant les toitures  est maintenu dans la nouvelle rédaction. Or il stipule, je cite :

«  60% minimum de la surface des toitures doit être affecté à des équipements de production d’énergie renouvelable, OU à des toitures végétalisées OU à des dispositifs permettant la récupération des eaux pluviales »

Le moins que l’on puisse dire est que ce texte est inutilement restrictif pour une écovallée et un écoquartier : Pourquoi se limiter à 60% de la surface des toitures ?
Et surtout pourquoi considérer que les différentes techniques envisagées sont exclusives l’une de l’autre ? et de plus pourquoi occuper les toits pour la récupération de l’eau de pluie exclusivement d’autres équipements ? Si vous végétalisez un toit, vous pouvez le faire sur 60% de la surface et mettre au point un système de drainage qui récupérera de l’eau de pluie ET implanter les panneaux solaires thermiques nouvelle génération sur le reste du toit qui pourvoiront l’eau chaude sanitaire et un complément appréciable de chauffage central. Si vous ne végétalisez pas, les 100% de la surface permettraient de faire appel à du photovoltaïque et du thermique. Bref on n’est pas dans le l’écoconstruction prospective.

Donc serait-il possible de changer les Ou en  ET/OU ? et  le 60% en 100% ?
Sinon je trouve que c’est inacceptable et que le label ecoquartier perd en crédibilité.

Toujours à propos de Meridia, j’ai lu avec intérêt le rapport de Gaïadomo sur les incidences du projet sur la zone Natura 2000 (située à 750 m de la limite ouest du projet) et – je recite :
« En phase exploitation, ce projet sera implanté en grande partie sur des friches agricoles. Celles-ci permettent actuellement à une partie de l’avifaune de se nourrir. L’impact sur les cibles de conservation est donc indirect mais non négligeable. Néanmoins cet impact pourra être partiellement réduit si l’on veille à maintenir une surface importante d’espaces verts ».

On en revient au point que j’ai soulevé lundi dernier, lors du conseil le la Métropole :  ce sont les effets CUMULES qui devraient être pris en compte. Des dizaines d’hectares de zones de nourrissages disparaissent : les 23 ha du site du stade, les 21 de La Baronne etc .. Et des espaces verts urbains même très agrestes ne nourrissent pas certaines espèces comme le grimpereau des jardins, la Bouscarle de Cetti et autres Pouillot véloces, espèces non inscrites sur la fameuse Annexe 1, et nous risquons ainsi une inquiétante perte de Biodiversité. C’est exactement ce que je vous ai dit à propos de La Baronne, je le redis. .. même si vous considérez que ce sont des propos de khmère verte… et au fond je prend ça pour un compliment, à force."
 
Bien évidemment on m'a répondu que le OU n'était pas restrictif, qu'il ne fallait pas décourager les entreprises du bâtiment en étant trop exigeant et que si elles le proposaient elles pourraient équiper 100 % des surfaces de toit….
Je les rencontre justement cette semaine les entreprises du bâtiment lors d'un débat qui traitera entre autres de "Le dilemme de l'élu : Rigueur/investissement". Très curieuse de voir et entendre ;-)

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