jeudi 5 juin 2014

Le racisme n’est pas une opinion c’est un délit

Je ne "tweete" pas et ne risque pas d'explorer la page Face Book de Christian Estrosi …  J'ai découvert après coup par le biais de copies d'écran de mes amis FB le torrent d'insultes racistes, de commentaires injurieux, de menaces envers Christiane Taubira qui ont "orné" le mur de notre édile.


Presque 23h pour que les préposés à cette page FB reçoivent les ordres d'effacer .. et de faibles protestations d'innocence qui viennent après une émission de radio durant laquelle les calomnies sont allées bon train comme par exemple la fable du fils en prison que Mme Taubira irait voir en hélicoptère…
Nous touchons le fond. Toute la presse s'est emparée de l'affaire : Nouvel Observateur, Mediapart etc ... ne sont pas tendres et …heureusement.
Pour ma part en tant que porte parole d'Europe Ecologie Les Verts et avec l'accord de nos élus, j'ai envoyé le communiqué suivant. …curieuse de voir quelle demi phrase sera publiée.

Communiqué envoyé à l'ensemble de la presse locale :

"Le racisme n’est pas une opinion c’est un délit.
Les élu-e-s et militants d’Europe Ecologie les Verts tiennent à manifester leur indignation et à condamner sans réserve les propos racistes et injurieux envers Madame Christiane TAUBIRA, publiés et maintenus pendant 24h sur la page Face Book de Christian Estrosi.
Ces propos allant de commentaires racistes et salaces à des menaces de mort sont d’autant plus inadmissibles qu’il s’agit de la publication d’un député de la République et du premier magistrat de la Ville. Le désaveu bien tardif de M. Estrosi ne peut qu’aggraver les faits. Que des salariés (payés par qui ?) n’aient pas instruction de suspendre immédiatement ce genre de propos en dit long sur l’état d’esprit des « troupes » de l’UMP.
Ces propos vont beaucoup plus loin que la simple bêtise et l’ignorance de femmes et d’hommes qui se sont déchainés sans qu’aucune modération de la page n’intervienne. Quelle honte !
Nous rappelons que de tels propos sont susceptibles d’être l’objet d’actions en justice à plusieurs titres, entre autres : incitation à la haine raciale, menaces de mort et incitation au crime, insultes à magistrat dans l’exercice de ses fonctions. Et nous n’écartons pas la possibilité d’un tel recours."

lundi 23 décembre 2013

Michèle Rivasi gravement mise en cause par Estrosi en conseil métropolitain



Lors du dernier Conseil de Métropole,le 20 décembre, je suis intervenue lors de la déclaration d'intérêt général du projet de doublement de la surface de Cap 3000 (voir).

Après une étude approfondie des dossiers mis à disposition lors de l'enquête publique , j'ai déposé un "dire" , retranscrit dans le post précédent. Il a été résumé dans mon intervention que j'ai conclue en  annonçant qu'un complément à notre pétition en cours sur la basse vallée du Var, serait adressé à la commission des pétitions du parlement européen.

"Nous estimons que ce projet sous-estime gravement les risques encourus par la zone de nidification et de nourrissage la plus importante de l’estuaire du Var et que les mesures de protection proposées ne sont ni à la hauteur des risques encourus, ni à la hauteur de l’enjeu de préservation d’un site unique de biodiversité, protégé au titre de la directive Habitat Oiseaux de l’Europe.

Ce projet ne prend pas en compte les effets cumulés de toutes les opérations mises en œuvre dans le cadre de l’OIN. Ce problème a déjà fait l’objet d’une saisine de la commission des pétitions du Conseil de l’Europe. Ce dossier viendra s’ajouter à ceux déposés.

Pour toutes ces raisons, et malgré l’avis favorable – quoique très nuancé - des commissaires les élus écologistes voterons contre ce projet"


Et cette précision a déclenché une  violente attaque d'Estrosi envers Michèle Rivasi  qui était venue nous soutenir par une conférence de presse sur le site même. 

Je cite de mémoire - en attendant les retranscription des débats que je ferai parvenir à Michèle. "Madame Rivasi est la fossoyeuse de notre économie. Elle a créée une espèce d'association, la CRIRAAD et a fait perdre des centaines de réservations dans le Haut Pays à cause de ses déclarations sur la radioactivité" etc….

 Cette diatribe faisait référence aux déplacements de Michèle pour dénoncer l'existence de poches résiduelles de radioactivité dans le Mercantour (et il y en a encore) à la suite de la catastrophe de Tchernobyl.

Il est inadmissible qu'à des fins purement électoralistes, le président de la Métropole prenne avantage de son perchoir pour des attaques ad hominem envers une élue au Parlement Européen et à propos de faits n'ayant qu'un rapport très lointain avec les sujets en débat.

CAP 3000 : suite, l'enquête publique


L'enquête publique aux fins de déclaration d'intérêt général de l'extension de Cap 3000 a eu lieu fin octobre. Je retranscris le dire que j'ai déposé auprès de la commission d'enquête et autel s'est associé Annabelle Jaeger :

Objet : Enquête publique sur le projet de Rénovation/extension du Centre commercial CAP 3000 à Saint-Laurent du Var, comportant une mise en compatibilité du PLU

Observations de :
Mari-Luz Hernandez-Nicaise, Conseillère métropolitaine de Nice-Côte d’Azur , et de
Annabelle Jaeger, conseillère régionale PACA,


Monsieur le commissaire enquêteur,

Le projet objet de l’enquête, présente des caractéristiques qui en font un cas particulier :
•    C’est un projet portant exclusivement sur des équipements commerciaux. Il a dû être approuvé par la CDAC (arrêté préfectoral du 19/02/13, définitif le 19/04/13) d’où obligation d’un porté à connaissance au préfet pour obtention du permis de construire.
•     L’aménagement de la voirie s’effectue dans le cadre d’un PUP (Projet Urbain Partenarial) entre NCA (qui finance à Hauteur de 25%) et ALDETA (propriétaire du bâtiment, qui finance à 75%). Le coût, conséquent pour les contribuables, requiert donc une véritable utilité publique du projet.
•    Le projet est classé ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement car toute sa lisière Est longe la rive droite du Var, exactement au long d’une zone classée Natura 2000

Après consultation des éléments constitutifs du projet et des avis des autorités compétentes, nous souhaiterions apporter notre contribution sur les points suivants :

- une observation générale sur le développement commercial azuréen et l’incidence du projet sur la qualité de vie des Laurentin-es et des clients du centre commercial
- Les solutions apportées aux exigences du PPRI,
- les incidences environnementales.



I - L’EXTENSION DU CENTRE COMMERCIAL : pour quels bénéfices réels et pour qui ?

La transformation du site existant, vétuste, sans grâce, envahi par des parkings peu fonctionnels , dépourvu d’espaces verts est une nécessité.
Cependant nous ne sommes pas devant un exercice de simple réhabilitation, mais devant une opération d’extension massive :
-     La  surface de vente sera portée de 37 946 à 63 946m2, et corrélativement la surface plancher, passera de 76 763  à 136 963 m2.
- L’extension serait susceptible de  permettre la création de 1300 emplois,  mais aucune projection argumentée de cette affirmation n’est fournie dans le dossier, ni n’a d’ailleurs été présentée en Conseil métropolitain. Par contre il est avéré que pour un emploi créé en grande surface, 3 à 4 emplois disparaissent dans le commerce « traditionnel ». Les boutiques franchisées de luxe sont celles que l’on trouve dans le centre de Nice et qui souffrent déjà dans un contexte de crise économique.

Pertinence du projet :

Nous nous posons donc la question, non traitée, de la pertinence d‘un projet d’extension d’une telle ampleur. D’autant plus que la CDAC a également donné son accord au pôle commercial du Polygone à Cagnes, et le donnera certainement aux moyennes et grandes surfaces (Ikea entre autres) annexées à « l’Allianz Stadium » de St Isidore (à 15 min de trajet).
Le futur de cette nouvelle grande surface commerciale ne nous semble pas forcément assuré avec cette abondance de centres commerciaux  dans une zone restreinte sans arrivée massive prévisible d’une nouvelle clientèle.

Incidences sur le PPDA :

Les aménagements de voiries, portent sur les nœuds gordiens des accès automobiles : giratoires, largeur des voies etc..  aucune emprise nouvelle sur la berge du fleuve n’est envisagée, et tous les aménagements reprennent les emprises actuelles
Nul doute qu’une certaine fluidification est probable aux abords du centre à l’issue des travaux.

Mais ce centre se situe à la limite Est de Saint Laurent, cité très dynamique dont les actifs (75% de la population) se déplacent beaucoup : 3900 sorties et 4700 entrées par jour, plus un fort trafic de marchandises. Si bien que les sorties/entrées de St Laurent sont congestionnées en permanence.
Dans le projet soumis à l’enquête : les 2900 places de parking seront portées à 4500, et le trafic routier augmenterait de 34 à 45%. Il est actuellement de 25 000 véhicules/jour, ce qui le porterait à environ 35 000
Il est à noter qu’aucune ligne d’autobus ne relie directement le centre commercial à Nice et évoquer une ligne 4 de tramway relève aujourd’hui de la fiction. Une rupture de charge rebute visiblement la clientèle qui préfère venir en voiture.

Quant aux modes dits doux : les réserves d’emprises dédiées n’apparaissent pas sur les cartes
*aucune piste cyclable n’est créée pour relier directement le centre commercial au centre de St Laurent, ou à la Gare… et venir de Nice en vélo n’est pas à la portée du client standard.
* aucun cheminement piéton réellement sécurisé à partir de la gare n’a été prévu, et les cheminements dans le site ne sont pas explicités par une carte claire et détaillée.

Donc si l’on additionne l’augmentation de la clientèle, du personnel, du transport de marchandises, déchets etc... on peut s’attendre non pas à une fluidification du trafic, mais à une congestion permanente.

Cette congestion ne peut qu’avoir un impact défavorable sur la qualité de l’air, déjà déplorable puisqu’il est fait état de mesures de NO2 sur le site, chroniquement au delà des valeurs limites pour la santé des personnes

Qualité du bâti
L’« éco-exemplarité » du bâti est longuement décrite avec pour objectifs : la« reconstitution du paysage du delta initial » avec un « promontoire entre fleuve et mer » et la création d’une Rambla avec une place accrue de la végétation …. Soit…

Mais pour accommoder tous ces m2 il a fallu relever le COS (coefficient d'occupation des sols), et porter la hauteur maximum des bâtiments de 18 à 28 mètres ...ironie… ce sont les bâtiments en « front de mer » qui offriront une façade de verre de 28 m face à la mer. Si bien que derrière cette façade, donc sur tout le reste du site, la mer ne sera pas visible pour un piéton… étrange conception de l’éco-construction.

En outre cette néo-falaise minérale risque d’avoir des effets drastiques sur l’avifaune (voir § III)


II – TRAITEMENT DU RISQUE INONDATION PPRI :

Le centre commercial a été  construit sur une ancienne zone lacunaire et la zone est classée zone rouge sur une marge de « recul » le long du Var et zone bleu foncé pour le reste. La réalité est donc que toute la zone est soumise à un risque fort d’inondation en cas de forte crue : l’eau pourrait en cas de crue dite « centennale »  submerger la digue existante. La solution proposée est la réalisation d’un chenal de récupération et d’évacuation des eaux de surverse.
Ce chenal est en fait sur son trajet nord la voie d’accès du parking souterrain à créer, puis se prolonge à l’intérieur de la digue par une canalisation en béton armé, de section rectangulaire (3,5 m X 6 à 8 m) qui se rétrécit à l’aval. Son débouché dans lamer n’est pas indiqué avec précision dans les documents fournis.
Le long du chenal un mur de 3 m de hauteur sera construit, et sera végétalisé pour adoucir l’impact visuel de cette muraille.
Aucune étude hydraulique n’est exposée, le lecteur ne dispose d’aucun élément de calcul  pour évaluer le débit de surverse, ni pour évaluer la capacité d’évacuation du chenal. D’autant qu’on se garde bien de nous fournir une coupe en long de ce mini tunnel avec une indication de sa pente.
Par comparaison avec des documents techniques industriels, on n’arrive en aucun cas à un débit permettant d’assurer plus de 10% du débit décennal Q10 de 900 m3/s. Or lors de la petite crue du 5 novembre 2011, d’un débit de  crête de 1330m3/s, tout le parking actuel fut inondé, que dire d’un silo enterré.…

En cas de crue, le parking sera fermé par des portes étanches .. mais encore faudra-t-il que le personnel de surveillance puisse avoir le temps et les moyens de le faire à temps.

Quels sont en outre les risques encourus par la digue elle –même en cas de crue soudaine, surverse et embâcle dans la partie souterraine du chenal ? N’est-il pas évident qu’une structure pleine ne peut qu’être fragilisée par un évidement de cette importance ?
Comment fonctionneront les « grilles fusibles » aux extrémités du chenal souterrain en cas de montée très rapide en l’absence de personnel ?

Quelles sont les solutions alternatives envisageables ?
Pourquoi n’avoir pas envisagé, puisqu’on reconstruisait, un recul plus important des installations commerciales?
Un parking souterrain, dans un terrain gorgé d’eau, s’imposait-il ?

En définitive le risque d’inondation reste important particulièrement au delà de la période de référence choisie ou en cas de dysfonctionnement des ouvrages. Le taux de fréquentation prévisible et les problèmes d’engorgement des accès rendent ce risque particulièrement préoccupant.


III - LES INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES

Le document « s’attache à répondre strictement à l’évaluation des incidences Natura 2000 du périmètre ZPS « basse vallée du Var » (ZPS FR9312025, actée le 3/03/2006) et termine par une phrase d’anthologie : « rappelons que le dérangement de l’embouchure est l’une des causes principales de la dégradation régulière de la qualité biologique de cette zone humide »

Le fleuve Var est le seul habitat favorable, dans les Alpes Maritimes, à l’accueil d’oiseaux migratoires, comme les sternes, des échassiers comme le blongios ; à cette fonction d’accueil (halte ou nidification) s’ajoute  la fonction d’aire de pour des rapaces en particulier. Sur les 46 espèces inventoriées, 36 sont classées « d’intérêt communautaire ». 

 L’estimation du « niveau global d’atteinte à la conservation » sur plusieurs espèces protégées (pp 42 à 46) conclut à des risques modérés à forts et préconise un phasage du chantier évitant les périodes de reproduction et migration, en particulier impérativement éviter avril à mi juillet.

Notons que les habitats de ces espèces ne se trouvent pas dans le périmètre strict de l’opération mais en bordure, et seront donc impactés par la conduite du chantier du parking souterrain et surtout par la réalisation du chenal de surverse.

Le chantier exige en effet une emprise d’au moins 2 m, donc atteinte à la zone de nidification de plusieurs espèces (destruction de la phragmitaie abritant les sternes et le blongios). Pour toutes les espèces migratrices, les risques sont estimés de faibles à forts, mais pas décrits de façon précise.
Pour ménager les nuisances visuelles aux oiseaux du site, le chantier sera délimité le long du Var par un « parement occultant » métallique. On peut douter de l’efficacité de ce dispositif, mais on peut être certain de la nocivité de sa pose.

Par contre rien ne pourra réduire les nuisances sonores très importantes :
•    nuisances extrêmes (bruit et vibrations) lors de l’implantation, puis du retrait des palplanches indispensables pour couler les parois du parking enterré
•    nuisances sonores, pollution chimique éventuelle surtout en cas de pluie, lors de la déconstruction, puis reconstruction de la digue autour du chenal
•    nuisances récurrentes du passage des engins

A ces nuisances du chantier  - qui ne pourra pas à notre avis se dérouler uniquement d’octobre à décembre pour éviter les périodes de reproduction, s’ajouteront ensuite les nuisances inhérentes au bâti. Tout particulièrement les immenses façades vitrées – même traitées – augmentent le risque de collision et sont un facteur de  surmortalité de l’avifaune.

En outre l’effet réel des incidences cumulées de TOUTES les opérations réalisées (Stade, Voie des 40 m, route M202bis), en cours de réalisation (Nice Meridia, piscine olympique, Nice Arena, transfert du MIN) additionnent les conclusions toutes positives de chaque étude d’impact.
Or chacune de ces opérations signifie la suppression d’au moins 20 hectares de terres agricoles ou d’espaces naturels, donc réduit pour les oiseaux de la ZPS, les aires de nourrissage. Et à ce rétrécissement de l’espace s’ajoutent certainement les dégâts causés par l’utilisation souvent intensive de phytosanitaires et insecticides. Cette réduction inexorable de leur approvisionnement est une des causes de la réduction constante des populations de l’avifaune de la basse vallée du Var.


En conclusion :

* SUR LE RISQUE INONDATION

Dans le cadre de cette enquête publique, nous avons noté le manque des précisions qui auraient permis d’évaluer le risque inondation. Et ceci d’autant plus que les informations résultant d’une étude en cours sur la dangerosité des digues du Var ne sont pas connues. Nous n’avons pas la possibilité d'émettre un avis en toute connaissance de cause sur un projet ce cette ampleur qui risque d'engager la sécurité de milliers de personnes, employés et clients.
   
Nous demandons au commissaire de surseoir à décision et de fournir un supplément d’information sur les performances attendues du chenal d’évacuation des eaux de surverse, et une étude présentant une alternative plausible

* SUR LA DESSERTE VIAIRE   

Nous demandons qu’une nouvelle présentation soit faite mettant en évidence des réservations d’emprises pour une liaison cyclable sécurisée avec le centre de St Laurent, et pour des cheminements piétons : de la gare au centre et dans le centre lui même

* SUR LES INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES   

Nous estimons que ce projet sous-estime gravement les risques encourus par la zone de nidification et de nourrissage la plus importante de l’estuaire du Var et que les mesures de protection proposées ne sont ni à la hauteur des risques encourus, ni à la hauteur de l’enjeu de préservation d’un site unique de biodiversité, protégé au titre de la directive Habitat Oiseaux de l’Europe.

Ce projet ne prend pas en compte les effets cumulés de toutes les opérations mises en œuvre dans le cadre de l’OIN. Ce problème a déjà fait l’objet d’une saisine de la commission des pétitions du Conseil de l’Europe. Ce dossier viendra s’ajouter à ceux déposés.

Il est évident que nous ne pouvons en l’état que donner un avis défavorable à ce projet

mardi 26 novembre 2013

Coulée verte : Un hommage immérité à un édile récusé


Nice peut s'enorgueillir d'un tout nouveau parc parc urbain, baptisé "Promenade du Paillon", mais qui reste néanmoins désigné par le terme "Coulée verte". Malgré de laides grilles qui l'enserrent sur toute sa longueur, cette promenade est infiniment plus esthétique que les horreurs de béton posées sur la couverture du Paillon et elle a été adoptée d'emblée par un public nombreux, de tous âges et aux  activités variées.

Les segments qui composent la promenade avaient des noms et la municipalité a décidé de les reconduire et donc d'apposer les plaques en conséquence …. mais il y a un hic : fallait-il les re-poser toutes. Fallait-il encore dédier un espace de la ville à Jacques Médecin? Maire de Nice durant 5 mandats, il termina chassé de la ville par des scandales en série dont nous payons encore les conséquences.

En cette veille de campagne municipale, il me parait indispensable de rappeler à tous le devoir absolu de probité de tout élu de la République.

D'où le communiqué de presse envoyé aujourd'hui.

Les plaques de la coulée verte : amnésie collective ?

"Demain mercredi 27 novembre seront dévoilées les plaques renommant les différents segments de la coulée verte.
Et nous découvrons avec une surprise mêlée d’indignation que le maire n’a pas saisi l’opportunité de cette re-nomination pour supprimer une des plaques, celle qui dédiera une partie de la coulée verte à Jacques Médecin, ancien maire de Nice.
 
Nous rappellerons brièvement que cet élu fut l’objet de quatre condamnations distinctes à des peines de prison et de fortes amendes : pour délit d’ingérence (1992), peine assortie à une incapacité « à jamais d’exercer aucune fonction publique », pour détournements de fonds (scandale de l’Opéra, 1995), pour abus de biens sociaux et corruption (scandale de la SEREL, 1995) et pour fraude fiscale (1998).
Rappelons aussi que cette même personne, bien qu’élu de la République, a demandé le rétablissement de la peine de mort .

Nous ne concevons pas que la réalisation d’une promenade de prestige du  centre de Nice, puisse célébrer cet édile, dont la gestion malsaine compromit gravement l’équilibre des finances de la ville et donna une image déplorable de Nice."

dimanche 13 octobre 2013

crèche vs mosquée : le faux problème

Le dernier Conseil Municipal du 11 octobre a été marqué par la situation conflictuelle créée par un projet de délibération concernant l'achat de parcelles bâties et le lancement d'une déclaration d'utilité publique ( DUP) donnant le droit d'exproprier en vue d'un construction de crèche sur ces parcelles, à Nice La Plaine, dans la basse vallée du Var. A priori la délibération aurait semblé assez "innocente", mais de fait elle était particulièrement vicieuse. Ce que les textes, ni du projet de délibération, ni des annexes, ne précisaient, c'est que ce bâtiment à transformer en crèche, et les parcelles, étaient la propriété d'un "homme d'affaires" saoudien, que ces locaux étaient actuellement mis à disposition d'un collectif d'associations musulmanes et enfin que ces associations avaient initié un projet de "mosquée" dans ce bâtiment.
Pour en avoir longuement parlé avec des musulmans très modérés, il faut entendre par mosquée, non seulement un centre de prières, mais aussi un centre associatif, lieu de rencontres et de débats, tout comme les maisons communautaires juives par exemple.
Le refus du maire et de ses troupes, signifié de façon aussi cauteleuse, a de quoi surprendre ….

Mais ici, à ce problème récurrent d'implantation de lieux de culte musulman, se superpose un autre point conflictuel : l'aménagement de la basse vallée du Var.
La crèche, que l'on oppose avec une formidable hypocrisie à une "mosquée", se situerait à 200m d'une crèche existante .. et théoriquement "anticipe" les besoins d'une séquence programmée de bétonnage dense de l'OIN : l' éco-quartier Nice Meridia.

EELV ne voulait pas s'interposer dans le débat en cours sur les "salles de prière" mais nous avons néanmoins tenu à envoyer le bref communiqué que je retranscris .. car un débat peut en cacher un autre. Nous sommes bien évidemment en campagne électorale et tous les moyens sont bons, y compris la mauvaise foi.

Communiqué du 10 octobre :

"A la suite des déclarations du maire et au vu du contenu de la délibération 5.7 présentée au conseil Municipal du 11 octobre,  Europe Ecologie tient à préciser sa position.

La réalisation d'un lieu de vie et de culte, dédié aux pratiquants musulmans de Nice et au delà, est une priorité sociale, et un manquement flagrant à la loi, étant donné l’absence de tout équipement décent de ce type, alors qu’on dénombre plus de 100 000 musulmans dans les  Alpes Maritimes.

EELV rappelle son attachement au respect d’une république laïque telle qu’elle est définie depuis 1905, et signale le scandaleux retard pris par Nice sur ce point par rapport aux grandes villes de France.

Opposer par le biais de la délibération proposée au Conseil du 11, la construction d’une crèche à la réalisation d’un lieu cultuel est une double aberration :

-    Aberration morale car elle renvoie les pratiquants musulmans dans les « caves ».

-    Aberration urbanistique, aussi. Cette crèche est censée anticiper les besoins d’un futur « éco-quartier ». Or, rappelons que par définition, un éco-quartier intègre la totalité des services dont ses habitants ont besoin : santé, enseignement, commerces et bien sûr, équipements de la petite enfance. C’est à Nice Meridia qu’une crèche neuve doit être programmée !!! Il est temps que le terme d’éco- ne recouvre plus des coquilles vides.

Nous refuserons cette délibération malsaine et qui ne répond pas aux vrais besoins des niçoises et niçois. "

L'opposition a donc voté contre la délibération après avoir subi un interminable et violent soliloque du maire, très irrité par l'interpellation du conseille PS Razak Fetnan, qui plaidait avec une passion certaine , le droit à la liberté de pratiquer à Nice, le culte de son choix.

Je terminerai en précisant que je suis athée et donc ne plaide que pour une politique de réelle laïcité et d'équité.... ce qui est loin d'être le cas à Nice. Il faudra revenir sur ce point.

vendredi 11 octobre 2013

Parcs et jardins : les fermer ou pas ?

Le Conseil municipal de Nice a adopté aujourd'hui un document intéressant et important : la Charte des Espaces Verts de la ville de Nice.

Je suis intervenue car je reste convaincue que pour la plupart des parcs et jardins les lourdes grilles de fer et leur corollaire la fermeture la nuit est une erreur. Pourtant la ville n'a pas su - depuis longtemps - gérer un personnel "médiateur", qui par des explications et actions modérées, aurait pu convaincre les utilisateurs que les parcs sont un bien commun précieux et qu'il ne faut pas les confondre avec des sites pour barbecue ou activités encore plus dommageables. Si bien que ces grilles et les fermetures sont parfois plébiscitées.

Voici mon intervention .. qui a entraînée de longues digressions sur la sécurité.


"Cette mise à jour de la charte des parcs et jardins de la ville est la bienvenue.

J’ai apprécié le rappel au « savoir vivre ensemble » que constitue ce texte et espère que la presse s’en fera largement l’écho ainsi que, pourquoi pas, les écoles et centres aérés..

J’ai aussi apprécié que soit acté le bannissement des herbicides et insecticides, que les aires de jeu des petits enfants soient –théoriquement du moins – préservées de ce qu’il est convenu d’appeler les pollutions canines.

Il y a un point cependant qui me gêne beaucoup et que j’avais évoqué ici pour la Promenade du Paillon : les horaires de fermeture. Car la majorité des parcs et jardins étant clôturés, ils sont ouverts le matin et fermés le soir.
Il y a un effort dicté par le tourisme sur le Paillon et en été , à la sortie des spectacles et restaurants les niçois comme les touristes pourront s’y attarder jusqu’à 23h sauf pour la très grande portion qui va du théâtre jusqu’à la traverse Dunkerque-Flandres après le Lycée Masséan qui inexplicablement est fermée à 22h …

Mais les parcs ne sont pas là pour les touristes exclusivement (ils sont là pour embellir et aérer la ville certes, mais essentiellement pour apporter aux habitants la nature dans la ville et en été, ombre et fraîcheur.)

Lorsqu’on habite dans des ensembles immobiliers dépourvus de jardins, pouvoir se balader, s’asseoir, respirer un peu dans un parc ou jardin, la nuit tombée peut être un vrai plaisir pour les citadins. C’est aussi un des seuls moyens de lutter contre les dangers de la canicule. Or la quasi totalité des parcs et jardins ferment à 20h alors que le soleil brille encore, pour certains la fermeture est même prévue à 19h et pour deux parcs, la Clua et les Tripodes, on va même jusqu’à programmer la fermeture totale tout le mois d’août .. On peut légitimement se poser des questions.

Alors j’ai demandé à des collègues élus dans des grandes villes quelle était la politique menée en ce domaine. Pas mal de villes ferment – hélas – leurs parcs la nuit, la plupart à 21h, certaines à 20H. Mais il y des exemples éclatants qu’une autre politique est possible. Je vous en citerai 2 :

Dijon : 700 ha d’EV : 15 parcs et 80 jardins, splendides car hérités d’une longue tradition historique. Seuls sont fermés à 22h en été les quelques parcs qui renferment de petits zoos. Depuis que les parcs sont ouverts, de substantielles économies sont réalisées car il n’y a plus de gardiennage à financer et divine surprise : moins de vandalisme. Comme si la population s’était appropriée les lieux.

Paris : là aussi, immense patrimoine végétal en pleine ville et dans les banlieues, fermé vers 21h30 sauf quelques espaces ouverts comme l’Esplanade des Invalides. Il y a 2 ans, la mairie à décidé d’une démarche expérimentale : et la moitié des parcs a été laissée ouverte 24h/24. Une des motivations a été d’utiliser les parcs dans la lutte contre les effets de la canicule. Après un premier temps la proportion des parcs ouverts a été ramenée à 25% et la mesure donne satisfaction.

A mon humble avis, si Dijon et Paris arrivent à pratiquer l’ouverture des parcs nous devrions y arriver."

Une nouvelle cuisine pour la restauration scolaire : rien avant 2018!!!

Aujourd'hui au Conseil municipal nous avons voté pour le lancement d’une opération de reconstruction de la cuisine centrale. La cuisine centrale est un énorme laboratoire que la ville pilote en régie et qui confectionne tous les repas des cantines scolaires, des crèches et des centres aérés. Cet équipement nous a été laissé par la Sodhexo dans un état de délabrement très inquiétant pour nos enfants et franchement scandaleux.

C'est un sujet qui me touche et j'ai  tiqué sur l'échéancier : l'équipement - qui coûtera 26 Millions -  ne sera prêt qu'en 2018 voire 2019 !!!!

Je suis donc intervenue sur ces points. Je recopie mon intervention, avec en italiques quelques remarques supplémentaires


Tout d’abord je tiens à remercier les directeurs des services concernés qui , à l’issue de la commission permanente, ont accepté de me présenter les projets en cours et d’expliquer les différents problèmes à résoudre. Cette marque de confiance m’a touchée, tout comme leur extrême dévouement lors du lancement de la régie. Qu’elles et ils soient tous remerciés du sommet de la hiérarchie aux nombreuses petites mains car une partie du bien être de nos écoliers est entre leurs mains.

Après la mise en régie, et un audit montrant le déplorable état des lieux  la nécessité de reconstruire la cuisine est devenue une évidence
De toutes façons l'équipement a 25 ans, âge moyen de survie de ce type d’équipement. Sa maintenance aux normes de fonctionnement actuelles coûte très cher. Autant repartir à zéro.
Je rappellerai que le fonctionnement en liaison froide est très cher, très énergivore, et induit une forte empreinte écologique : (on reçoit froid, très emballé, on cuit, on refroidit, on réemballe, on transporte froid et on réchauffe sur les 110 sites de consommation)

Parallèlement la mise en oeuvre en régie et la montée en charge du bio nous ont aussi montré les difficulté qui n’étaient pas faciles à appréhender d’emblée en 2009 :
- Servir 24 000 repas jour impose de passer par des revendeurs et même des grossistes qui sont je dois dire, un club restreint . Ces grossistes ne sont pas forcément bio et encore moins « localistes »
- L'absence de banc de préparation de légumes et 22 000 rations quotidiennes  ne permettent pas d’acheter des légumes frais, sauf à la marge un peu de tomates en été. Ce sera amélioré dans la future cuisine
- De toutes façons nous ne pourrons pas trouver ces denrées localement ; par ce qu’il a une très petite production et en outre rarement bio

Je voudrais traiter deux points : le bio et les modalités de la reconstruction

•    Le bio :
Nous en sommes à un peu plus de 25% . C’est bien. C’est mieux que les prescriptions du Grenelle (20%°). Mais il reste tout de même 75 de non bio donc toujours plein de pesticides et autres reprocides dans les assiettes de nos enfants.
Je signale que suite à mes demandes dès le tout début les aliments bio sont fournis toute l'année : les yaourts, les pommes, le riz, les pâtes sont toujours intégralement bio, une partie de la viande est bio sinon elle est labellisée Label Rouge. Chaque jour un aliment bio est proposé aux enfants.
 

Et on me dit qu’il y  deux freins : le prix et l’approvisionnement. Eh bien je dis que les deux problèmes on peut les résoudre et que C'EST UN PROBLEME DE CHOIX POLITIQUE

•    Le prix du bio : les aliments bio sont plus chers et c’est normal. Pour de la viande de qualité cela peut passer du simple au double. Mais lorsque j’ai demandé de chiffrer ce surcoût  pour un an de fonctionnement : 200 000 € ? plus ? je n’ai pas eu de réponse. Je suis persuadée qu’en supprimant un ou deux évènementiels inutiles – je pense aux « extreme sailing series » par ex, et autres sponsoring, on arriverait facilement à progresser en bio
•    La rareté du bio et des productions locales: (de mon point de vue acheter une poire en Argentine en août est hérétique, mieux vaut une pomme locale non bio bien lavée, c’est meilleur pour la planète). Le bio et le local sont rares parce que les terres agricoles périurbaines de Nice sont rares et que tout est fait pour décourager les jeunes agriculteurs désireux de s’installer ici en bio.
C’est un débat récurrent ici et à la métropole. PLU après PLU je vois les belles terres maraichères en bordure du Var se couvrir de béton : à la gaude, à St Laurent, à Carros, et entre Entrevaux et Puget Théniers des vergers florissants sont à l’abandon … Continuons … mais faire les effarouchés est de la pure hypocrisie.

•    Les modalités de la construction : Comment reconstruire l’UCP ?

J’avais demandé pratiquement dès le début que l’on étudie une reconstruction de non pas une cuisine mais , mais 2, ou plus. Il semblerait que du fait que nous fonctionnons en liaison froide, cela soit très difficilement réversible. En tous cas l’étude pour 2 cuisines a été faite et a montré une explosion des coûts (je cite la directrice) Dont acte.
Aller plus loin relèverait de la théorie  et du débat de campagne électorale puisque cela reviendrait à hiérarchiser les grands équipements. Chacun les siens. Avec une grande coulée ou un abattoir au sang neuf on peut faire deux cuisines. Avec un tram souterrain dix …

J’arrêterai là .. mais si on l’avait vraiment voulu, la nouvelle cuisine serait prête bien avant 2018.

Mais mieux vaut tard que jamais et nous voterons cette délibération et participerons au jury de bon coeur